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Commission royale d'enquête sur l'avancement des arts, lettres et sciences au Canada
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APPENDICE IX*

RADIO ET TÉLÉVISION

par John Crosby

(Copyright, 1951, New York Herald Tribune Inc.)

LES NATIONS UNIES SONT BOUSCULÉES

     La télévision, on en convient assez généralement, a atteint l'âge de raison l'été dernier, alors qu'elle a diffusé dans toutes les villes, par câble, les débats qui ont eu lieu entre M. Jacob Malik, M. Warren Austin et sir Gladwyn Jebb aux Nations-Unies. Pour, l'aspect dramatique, l'importance historique et l'intérêt populaire, ces diffusions ont constitué sans conteste l'apport le plus important de la télévision en 1950. Pour la première fois, la télévision commençait à remplir la promesse qu'elle avait donnée de devenir un grand moyen de diffusion éducative.

     Cet événement se passait l'été dernier, alors que les commanditaires étaient en vacances et que les ondes hertziennes ne portaient pas grand chose, de toute façon. Cet hiver, les grands commanditaires accaparant la télévision, les choses ont bien changé. Le 30 janvier, vers 10 heures et quart du soir, la Commission des questions politiques des Nations Unies tenait un scrutin au sujet du projet de résolution présenté par les États-Unis afin d'infliger le titre d'agresseur à la Chine communiste. La résolution fut adoptée par 44 voix contre 7, et ce fut la grande nouvelle des journaux, le lendemain matin.

     WNYC, poste municipal de New-York, transmit la discussion jusqu'à 10 heures, puis cessa ses émissions, et ABC prit sa place pour diffuser le résultat du scrutin. Passé 7 heures, aucun autre poste de radio ou de télévision ne transmit la discussion. Les Nations Unies, qui possèdent leur propre outillage, diffusaient la séance à l'intention de l'Europe, et cette émission était offerte à tout poste local de radio ou de télévision qui la voulait. Aucun ne la prit. Les réseaux étaient trop occupés à la diffusion de Rate your Mate, spectacle à participation de l'auditoire; Big Town, émission toute remplie de propos très nobles sur les responsabilités du journalisme; un roman policier intitulé Danger; l'Heure des amateurs et autres fariboles qui prennent leur inspiration dans de confortables comptes de banque.

     Pour ce qui est de la télévision, les Nations Unies ont été comme l'enfant négligé par sa marâtre. En réalité, elles apparaissent chaque jour dans les émissions d'un réseau de télévision ou même de plusieurs, mais il est bien difficile de découvrir quand. À la demande des réseaux, les journaux ont cessé de donner l'horaire des émissions des Nations Unies. Apparemment, les réseaux ne veulent pas se décider avant la dernière minute, désireux de rester libres au cas où s'amènerait une émission commerciale.

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     Cependant, s'ils n'ont rien d'autre au programme, les réseaux de télévision diffusent les émissions des Nations Unies, puis se donnent le mérite d'avoir rendu un service public éminent dans leur « journal des émissions diffusées » qu'ils exhument à l'intention de la Commission fédérale des communications quand quelqu'un s'avise de poser des questions embarrassantes au sujet des services d'ordre public qu'ils rendent. Tant que le public reste dans l'ignorance des postes et des heures où passent les émissions des Nations Unies, le service qu'il reçoit est bien problématique.

     La situation empirera avec le temps. Maintenant, il reste des bribes d'horaire non commanditées pour les émissions de jour. À la longue, elles seront avalées et les Nations Unies ou le Congrès ou même le Président auront beaucoup de difficulté à écarter les fabricants de savon assez longtemps pour lancer un message quelconque dans les airs.

     Il y a à peu près une semaine, M. Justin Miller, président de l'Association nationale des radiodiffuseurs, comparaissait aux audiences de la Commission fédérale des communications à Washington pour s'opposer au projet tendant à réserver le cinquième des bandes de télévision aux éducateurs. M. Justin Miller se déclarait cordialement en faveur de l'utilisation de la télévision aux fins éducatives mais croyait que les détenteurs de permis commerciaux étaient mieux en mesure de s'en charger.

     Là n'est pas la question. Aucun doute que les radiodiffuseurs, grâce à leurs connaissances techniques et à leurs ressources, pourraient accomplir une fabuleuse besogne dl'éducation par télévision. Mais le feront-ils, si Proctor & Gamble offre assez d'argent pour un “éra” diffusé à la gloire du savon ? « Le genre d'éducation déjà réalisé en ce domaine par les radiodiffuseurs commerciaux est fort impressionnant », déclara M. Justin Miller, qui cita ensuite, à titre l'exemple particulièrement glorieux, « les télévisions maintenant célèbres des Nations Unies ». En effet, ces télévisions ont été impressionnantes, tant qu'elles ont duré. Mais elles n'ont pas duré bien longtemps.

NEW-YORK HERALD TRIBUNE, 11 février 1951

(Reproduction autorisée).

*Extrait de : Canada. Commission royale d'enquête sur l'avancement des arts, lettres et sciences au Canada. Rapport. Ottawa : Imprimeur du roi, 1951. Reproduit avec la permission du Bureau du Conseil privé.

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