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Commission royale d'enquête sur l'avancement des arts, lettres et sciences au Canada
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APPENDICE VI*

ASPECTS DE LA RADIODIFFUSION AU CANADA

Rapport préparé à l'intention de la Commission royale pour l'avancement des arts, des lettres et des sciences au Canada par CHARLES A. SIEPMANN, professeur à
l'Université de New-York

INTRODUCTION

NATURE ET BASE DE L'ÉTUDE

    La présente étude visait à déterminer:

 

1. La nature générale du contenu des émissions radiophoniques au Canada, ces émissions étant groupées sous deux rubriques distinctes.
  a) Diffusion en réseau : postes appartenant à Radio-Canada et postes privés affiliés.
  b) Diffusion locale : postes privés, indépendants.
2. Certains aspects précis de la radiodiffusion, notamment :
  a) La proportion des émissions de musique sérieuse et populaire.
  b) La proportion d'émissions enregistrées et transcrites.
  c) La proportion des émissions de controverse (c'est-à-dire la discussion entre personnes d'avis différents).
  d) La nature et le nombre des émissions qui, outre les nouvelles et les reportages sportifs, constituent une manifestation quelconque de la vie canadienne.
  e) La proportion d'émissions d'origine autre que canadienne.
  f) La proportion d'émissions commanditées et complémentaires.
  g) L'influence (s'il y a lieu) de la commandite sur le contenu de l'émission.
  h) L'acceptation des émissions en réseau par les postes affiliés.

 

     Nous avons tenu à pousser notre étude davantage, afin de mettre en lumière certaines des particularités précitées de la composition des programmes, non seulement de la diffusion d'une journée entière mais des principales heures d'écoute, soit de 6 à 11 heures du soir.

     Les constatations du présent rapport se fondent sur l'analyse des réponses à un questionnaire visant à obtenir des renseignements sur les émissions diffusées au cours de la semaines du 3 au 9 avril 1949. La Commission avait envoyé ce questionnaire à tous les postes de radiodiffusion du Canada.

     En tout, 118 postes ont rempli et renvoyé le questionnaire. Il a fallu en laisser dix-huit de côté, à cause d'une statistique inconciliable et inexplicable que renfermait le résumé. Quatre questionnaires ont été reçus trop tard pour qu'il fût possible de les

[512]

comprendre dans la présente étude. Nous avions donc, aux fins de notre analyse, quatre-vingt-seize questionnaires sur lesquels se fonde la présente étude. Pour ce qui est du nombre, de la fonction et de la situation géographique des postes représentés, ces réponses fournissent un échantillon plus que suffisamment représentatif de l'activité radiophonique au Canada.

PROBLÈMES ET MISE EN GARDE

     Les considérations suivantes incitent à ne pas interpréter trop strictement nos constatations:

 

1) Le manque de temps nous a empêchés de faire subir au questionnaire une épreuve préliminaire en vue de sa mise au point. À la lumière de cette épreuve préliminaire, il aurait été possible d'apporter à ce questionnaire des modifications destinées à obtenir de la part des postes des réponses plus précises et plus uniformes.
2) Dans bien des cas, les postes n'ont pas su tirer plein parti de la colonne “Remarques” du questionnaire de manière à préciser la véritable nature des émissions y énumérées[sic]. Il en résulte une certaine imprécision dans la désignation de quelques émissions.
3) Il arrive parfois que les divers postes ayant diffusé une même émission n'en ont pas donné la même désignation, de telle sorte que l'analyse ne sait pas trop où la classer. Ainsi, les divers postes ont donné, à une émission intitulée Cross Section, les désignations suivantes:
« conférence instructive », « discussion de problèmes ouvriers », « théâtre », « psychologie enfantine », « émission spéciale », « citoyenneté » et «  éducation ». Une autre émission, intitulée Can You Top This? se voyait désignée: « conférence instructive », « conte », « comédie », « théâtre et émissions spéciales ».
4) Certaines catégories d'émissions, même si nous les supposions (ce qui est impossible) désignées de la même façon par chaque poste, sont trop vastes pour avoir un sens précis. Ainsi, la musique « semi-classique » se prête à une interprétation équivoque. De même, le « théâtre » est une catégorie comprenant des émissions allant de Shakespeare aux romans radiophoniques commandités par les fabricants de savon.
5) L'établissement d'une moyenne des émissions diffusées par les postes d'une catégorie donnée a inévitablement pour effet d'atténuer et de fausser le caractère distinctif des émissions de tout poste de ce groupe pris en particulier. Il faut donc voir dans de telles moyennes une indication plus ou moins précise des émissions diffusées par le groupe pris dans son ensemble et non celles que met en ondes tel ou tel poste du groupe pris isolément.
6) Avant de porter un jugement équitable sur ces aspects du programme d'un poste donné qui paraissent mériter des commentaires critiques, il faudra réunir des données plus complètes sur les considérations et les faits pertinents.
7) La semaine, choisie au hasard, sur laquelle se fonde notre enquête, peut avoir compris ou exclus des émissions qui, par rapport à une catégorie précise d'émissions, en fait une semaine qui n'est pas un échantillon typique de la radiodiffusion durant une période de plus longue durée.

     Nonobstant ces réserves, cependant, nous croyons que les constatations de la présente étude dévoilent des caractéristiques de la radiodiffusion canadienne qui, pour peu qu'on ne les interprète pas trop strictement, peuvent être considérées comme vraies et peut-être révélatrices.

[513]

EXPOSÉ SCHÉMATIQUE DU RAPPORT

     Le présent rapport analyse les données recueillies sous deux rubriques principales, qui correspondent à la distinction établie, d'après la fonction, entre les deux principaux aspects de la radiodiffusion au Canada. La Société Radio-Canada, grâce aux postes lui appartement et aux postes affiliés, est destinée à assurer, dans la mesure où son rayonnement le permet, un service national varié et bien équilibré d'émissions qui seront, autant que possible, le reflet d'aspects caractéristiques de le vie et de la culture canadiennes. La fonction des postes locaux (qu'il s'agisse de postes affiliés à Radio-Canada ou de postes privés indépendants) consiste à compléter le service national en offrant un autre choix d'émissions qui engloberait une gamme de genres aussi variés que possible et viserait surtout à faire connaître la vie et les talents de la localité. Cette différence de fonctions rend non seulement injuste mais, dans une large mesure, déplacée toute comparaison détaillée entre les deux groupes. Comme leurs fonctions, les ressources en émissions dont disposent les deux groupes varient et par leur importance et par leur nature. C'est pour cette raison que nous examinons séparément la radiodiffusion en réseau et le fonctionnement du poste local. Une statistique comparative, pour ce qu'elle vaut, est donnée séparément à la Partie III.

[514]

PARTIE I

RADIODIFFUSION EN RÉSEAU

     Notre analyse suit ce qui semblerait être l'ordre d'idées qu'adopterait logiquement celui qui cherche à déterminer la nature de la radiodiffusion en réseau, dans la mesure ou la ferait connaître : a) un exposé schématique des émissions offertes au public par l'intermédiaire b) des nombreuses ramifications que comporte l'organisation d'un réseau ayant pour c) résultat final les émissions entendues par l'auditeur. Nous étudierons donc, pour commencer, les émissions des trois réseaux et nous chercherons à résoudre la question suivante: quel genre de programmes la société Radio-Canada offre-t-elle à ses trois réseaux ? Nous passerons ensuite à l'examen du rapport qui existe entre le nombre d'émissions de base des trois réseaux et les émissions que diffusent effectivement les divers groupes de postes affiliés qui composent chaque réseau.

I. ANALYSE DES PROGRAMMES D'ENSEMBLE DES TROIS RÉSEAUX CANADIENS.

     Le tableau qui suit donne la ventilation, par catégories d'émissions, des programmes d'ensemble des trois réseaux canadiens a) pour toutes les heures de diffusion et b) pour la période comprise entre 6 et 11 heures du soir. On a choisi cette dernière période comme étant celle ou la radio réunit son plus vaste auditoire. Nous tenons à réitérer les mises en garde et les restrictions mentionnées dans l'introduction et dont il faut tenir compte dans l'interprétation des données et des chiffres cités ci-dessous.

Notes et commentaires:

PROGRAMME DE TOUTE LA JOURNÉE

     Les trois réseaux semblent assurer avec équité une grande variété de catégories d'émissions. Ils paraissent avoir tenu compte des petites majorités et des grandes minorités d'auditeurs. Ainsi, par exemple, ces réseaux diffusent plus de « conférences » et de « musique sérieuse » que ne le motiveraient les constatations d'un sondage de l'opinion publique. Il semble y avoir un rapport direct entre les mérites intrinsèques d'une émission et sa popularité probable.

     Parmi toutes les catégories d'émissions, c'est à la musique populaire qu'est attribué le pourcentage le plus élevé du temps disponible (33.7 p. 100 au réseau national, 24.6 p. 100, au réseau français et 23.6 p. 100 au réseau transcanadien).

     Le deuxième rang revient au théâtre, au réseau transcanadien (17,6 p. 100) et au réseau national (18.5 p. 100), à la musique sérieuse (23.3 p. 100) au réseau français.

     Au réseau transcanadien, le pourcentage élevé du temps réservé au théâtre s'explique par le grand nombre des romans radiophoniques qui passent durant la journée, et qui, pendant la semaine à l'étude, atteignent et au total 11 heures et 15 minutes.

[515]

     La place de choix (presque égale à celle prise par la musique légère) que le réseau français réserve à la musique sérieuse peut s'attribuer aux caractéristiques culturelles propres à la région qu'il dessert. Sauf cette exception unique, ce qui frappe, c'est la grande uniformité entre les réseaux transcanadien et français dans la répartition du temps disponible entre les diverses catégories d'émissions.

PROGRAMMES ENTRE 6 ET 11 HEURES DU SOIR*

     Contraste frappant avec l'établissement du programme aux États-Unis où, durant les principales heures de la soirée, les commanditaires ont tendance à imposer leur choix d'émissions et à servir surtout ce que préfèrent la majorité des auditeurs, il existe une ressemblance remarquable entre la période qui va de 6 à 11 heures du soir et le programme de toute la journée sur les réseaux qui font l'objet de la présente étude. Durant la soirée, on semble accorder la même importance aux petites majorités et aux grandes minorités d'auditeurs, tout en faisant en même temps certaines concessions sous forme d'émissions destinées à plaire à la masse.

     Ainsi, comparativement aux programmes de toute la journée, on consacre un pourcentage relativement plus élevé de la période de diffusion aux nouvelles, aux sports, aux commentaires (aux réseaux transcanadien et français +4.5 p. 100) et aux variétés (au réseau transcanadien +3.7 p. 100 et au réseau français +5.7 p. 100).

     Il y a relativement moins de conférences au réseau français (-4.9 p. 100) et, aux réseaux français et transcanadien, moins de musique classique (réseau transcanadien -4.2 p. 100, réseau français -4. p. 100). Au réseau français, cependant, il y a aussi moins de musique légère que durant la journée (-5.6 p. 100). Par conséquent, la quantité de musique sérieuse diffusée pendant la soirée dépasse en réalité la quantité de musique légère.

     Le réseau français présente moins de nouvelles que le réseau transcanadien (5 p. 100 de moins), peut-être par suite de la différence entre l'ampleur du service des nouvelles qu'exige un réseau national et le service plus restreint des nouvelles diffusées par un réseau régional.

     Le programme de la soirée, tout comme l'ensemble du programme, révèle qu'il existe une uniformité, non dépourvue de signification, dans les grandes lignes des émissions que diffusent les réseaux transcanadien et français.

     D'autre part, le réseau national semble en quelque sorte destiné à compléter le menu offert par le réseau transcanadien. C'est ainsi qu'au cours de toute la semaine il ne diffuse que quatre-vingt-dix minutes de musique sérieuse contre quatre heures et dix minutes pour le réseau transcanadien. D'autre part, pendant la soirée, il diffuse surtout de la musique légère, soit, en tout, dix heures par semaine, ce qui équivaut à 33.7 p. 100 du total hebdomadaire de diffusion. Ce pourcentage contraste avec les sept heures et trente-cinq minutes, soit 21.7 p. 100, que le réseau transcanadien consacre à la musique légère.

     La description des émissions de théâtre donnée à l'horaire porte à croire que, durant la soirée, le réseau transcanadien met en ondes un théâtre d'une qualité plutôt supérieure, aucun roman radiophonique n'étant diffusé entre 6 et 11 heures du soir.

     La controverse, si l'on entend par là la discussion entre personnes d'avis différents, d'une question d'intérêt public, brille par son absence totale aux trois réseaux. Il se peut, cependant, que la semaine visée par notre étude n'ait rien de typique à cet égard.

*La période réelle de diffusion au réseau national durant la soirée s'étend entre 7h.30 et llh.15 du soir.

[516]

VENTILATION DES PROGRAMME D'ENSEMBLE DES RÉSEAUX, INDIQUANT LES POURCENTAGES DE LA PÉRIODE TOTALE DE DIFFUSION

A. De l'ouverture à la fermeture.
B. De 6 à 11 heures du soir. (Réseau national: 7 h. 30 à 11 h. 15 du soir)
Nouvelles,
comman-
ditaires
sportifs
% Conférences % sérieuse % populaire % Variétés
MUSIQUE
RÉSEAU %
Transcanadienne:
Toute la journée
15:10 14.1 12:00 11.2 17:25 16.1 25:20 23.6 9:15 8.6
6 à 11 h. du soir. 6:35 18.8 3:45 10.7 4:10 11.9 7:35 21.7 4:30 12.8
National:
7 h. 30 à 11 h. 15
3:40 12.4 3:45 12.6 1:30 5.0 10:00 33.7 4:30 15.1
Français
Toute la journée
10:40 9.3 13:00 12.0 25:09 23.3 26.30 24.6 10:15 9.3
6 à 11 h. du soir. 4:50 13.8 2:30 7.1 6.45 19.3 6:40 19.0 5:15 15.0

 

RÉSEAU Théâtre % Émissions religieuses % Émissions pour enfants % Émissions éducatives % Émissions diverses %
Transcanadienne:
Toute la journée
18:55 17.6 2:15 2.0 3:15 3.0 2:45 2.6 1:00
(poésie)
.9
6 à 11 h. du soir. 6:40 19.0 1:30 4.3 _ _ _ _ _ _
National:
7 h. 30 à 11 h.15
5:30 18.5 _ _ :30 1.7 _ _ :15
(poésie)
.8
Français
Toute la journée
15:15 14.1 3:00 2.8 2:15 2.0 :30 .5 1:57
(hockey)
1.8
6 à 11 h. du soir. 5:00 14.3 :30 1.4 1:15 3.6 _ _ 1:57 (hockey) 5.5

 

[517]

MUSIQUE

     Les émissions musicales sont les seules qui se prêtent à une analyse permettant d'évaluer la qualité des émissions. On pouvait ici établir une distinction assez peu précise entre la musique sérieuse et la musique légère. Notons que le tableau ci-dessus établit une telle distinction entre les émissions musicales. Les émissions dites classiques, semi-classiques ou religieuses se classent dans la catégorie « musique sérieuse », tandis que la musique d'agrément, les orchestres de musique légère et de musique de danse se placent dans la catégorie «  musique légère ». Évidemment, la distinction est appliquée grosso modo et la catégorie « musique sérieuse » comprend sans doute beaucoup de musique qui, vraisemblablement, ne plairait guère au fervent des seuls classiques. Classicisme à part, cependant, les deux réseaux transcanadien et français semblent offrir un nombre équitable d'émissions à l'amateur de musique sérieuse, mais le troisième réseau, le national, n'en fait pas autant.

ÉMISSIONS ENREGISTRÉES

     L'analyse des émissions enregistrées révèle les faits suivants:

1) Les émissions enregistrées occupent au réseau transcanadien, le cinquième, et, au réseau français, plus du tiers de la période totale de diffusion.
2) Un seul réseau (français) a des émissions enregistrées ne consistant pas exclusivement en musique.

ÉMISSION ENREGISTRÉES DIFFUSÉES (1) DURANT TOUTE LA JOURNÉE,
(2) DE 6 À 11 HEURES DU SOIR, EXPRIMÉES EN POURCENTAGE DU TOTAL D'HEURES CONSACRÉES AUX ÉMISSIONS ENREGISTRÉES
PENDANT TOUTE LA SEMAINE EN CAUSE

1.4 _ 6.2 107:20 22:20 6.8 12.6 1.4 20.8 29:40 1:00 1.7 1.7 _ 3.4 35:00 5:50 7.1 8.1 1.4 16.6 107:55 15.7 16.7 2.8 35.2
  Total Total   Pourcentage du total des heures consacrées à la musique enregistrées durant la période
RÉSEAU des heures de diffusion des heures d'émissions enregistrées Musique sérieuse Musique populaire Autres enregistrements Total
Transcanadienne: 6 à 11 heures du soir. Toute la journée 35:00 2:10 4.8
National: *
7 h. 30 à 11 h.15 du soir (chiffres approx.)
Français :
6 à 11 heures du soir……
Toute la journée 37:59  

 

*On a omis, en ce qui concerne le réseau national, la rubrique “toute la journé ” parce que les heures de diffusion de ce réseau se limitent à la soirée.

[518]

 

3) Le pourcentage du temps total consacré, entre 6 et 11 heures du soir, aux émissions enregistrées, n'atteint que la moitié de celui que le réseau français y consacre durant toute la journée et que moins du tiers de celui qu'y réserve le réseau transcanadien. Le réseau national ne diffuse qu'une heure d'émissions enregistrées durant toute la semaine.
4) Le pourcentage des émissions enregistrées diffusées par le réseau français dépasse celui que diffuse le réseau transcanadien d'environ 15 p. 100 durant toute la journée et de 10 p. 100 entre 6 et 11 heure du soir.
5) La quantité de musique sérieuse enregistrée que diffuse le réseau français est sensiblement plus élevée que celle des autres réseaux, tant pour toute la journée que pour la période comprise entre 6 et 11 heures du soir.
6) Aux réseaux français et national, l'équilibre est remarquable entre la musique sérieuse et la musique légère, mais le contraste ne l'est pas moins cependant entre le pourcentage du temps total que ces deux réseaux consacrent à la musique.

ÉMISSIONS EN PROVENANCE DES ÉTATS-UNIS ET D'AUTRES PAYS

     Outre les émissions d'origine canadienne et les émissions enregistrées, les émissions de base des trois réseaux comportent des émissions réalisées au États-Unis et en Grande-Bretagne.

a) Émissions d'origine américaine.

     Le réseau transcanadien diffuse, pendant vingt-deux heures par semaine, des émissions provenant des États-Unis.
     Le réseau national en diffuse pendant onze heures et quinze minutes.
     Le réseau français en diffuse pendant sept heures (ces émissions se composant exclusivement de musique sérieuse et de musique légère).
Sur un total hebdomadaire de quarante heures et quinze minutes pour les trois réseaux réunis, plus du tiers (14 heures et demie) est consacré au théâtre, dont les mélodrames-fleuves diffusés de jour, et les romans policiers radiophoniques, composent la totalité moins une heure. La seule autre catégorie importante est celle qui comprend la musique, sérieuse ou légère, et qui atteint au total quinze heures (cinq de musique sérieuse et dix de musique légère).
     Le tableau ci-dessous donne la ventilation par réseau et par catégorie d'émission.

ÉMISSIONS DE RÉSEAU, EN DIRECT OU PAR TRANSCRIPTION,
EN PROVENANCE DES ÉTATS-UNIS

>RÉSEAU Nouvelles et
chroniques sportives
Conférences Théâtre Musique
sérieuse
Musique
légère
Variété Total
Transcanadien.. 1:00 :15 11:30 2:00 2:15 5:00 22:00
National……….. 1:00 :30 3:00 _ 3:45 3:00 11:15
Français………. _ _ _ 3:00 4:00 _ 7:00
Total……......… 2:00 :45 14:30 5:00 10:00 8:00 40:15

[519]

b) Émissions en provenance du Royaume-Uni.

     Le réseau transcanadien diffuse pendant deux heures et cinquante-cinq minutes des émissions provenant du Royaume-Uni. Trente minutes consistent en émissions éducatives; deux heures et vingt minutes, en nouvelles et en revues de l'actualité.
     Le réseau national ne diffuse aucune émission en provenance du Royaume-Uni.
     Le réseau français en diffuse pendant trente minutes au cours de la semaine, ces émissions consistant en bulletins de nouvelles quotidiens d'une durée de cinq minutes, transmis par la British Broadcasting Corporation.

II. CARACTÉRISTIQUES DES ÉMISSIONS DIFFUSÉES PAR LES POSTES APPARTENANT À RADIO-CANADA ET PAR LES POSTES PRIVÉS AFFILIÉS AUX RÉSEAUX.

A. Mise en onde d'émissions, de l'ouverture à la fermeture.

     Nous ne pécherions pas par légèreté en prévenant le lecteur de cette analyse des programmes d'ensemble des trois réseaux de Radio-Canada que, s'il y a la moindre ressemblance entre ces programmes et les émissions effectivement diffusées par les nombreux postes individuels dont se composent les réseaux (exception faite des postes « de base » de Radio-Canada), c'est par pure coïncidence. Cela tient à la complexité inhérente à la diffusion d'émissions en réseau ainsi qu'aux différences fonctionnelles dans le service qu'offrent aux réseaux les diverses catégories de postes.

     Parmi les nombreux facteurs qui expliquent les variations individuelles dans la mise en onde des émissions, on compte:

1) Les différences de kilowattage et de puissance d'indicatif.
2) Les variations dans les fuseaux horaires et dans les auditoires.
3) Les fonctions différentes des postes appartenant aux catégories « de base », « groupe A », et « groupe B ».
4) La fonction particulière des postes « captateurs » qui, effectivement, ne réalisent que peu d'émissions, mais constituent des retransmetteurs de relai des émissions de base du réseau.
5) Le statut exceptionnel de quelques rares postes qui ont conclu des contrats d'affiliation avec l'un ou l'autre des grands réseaux américains.
6) Les périodes différentes durant lesquelles les divers postes sont sur les ondes.

     Particulièrement importante est la relation contractuelle, jamais la même, qui existe entre Radio-Canada et les postes appartenant aux diverses catégories de « groupes ». Ainsi, les postes privés « de base » reçoivent (sans nécessairement les diffuser) toutes les émissions commerciales et complémentaires. Ils sont tenus de réserver à celles-ci des périodes déterminées. Les postes du « groupe A » reçoivent « sans restriction le service d'émissions complémentaires du réseau et pourront diffuser les émissions commerciales du réseau à la demande du commanditaire  ». (Les italiques sont de nous). Eux aussi ont « des horaires spéciaux à périodes réservées, qui visent en général la moitié du temps prévu pour les postes « de base ». » Les postes du groupe B, d'autre part, (probablement à cause des frais de location des lignes téléphoniques ou de l'inondation de la région par des postes plus puissants « de base » ou du groupe A), ne reçoivent pas d'émissions complémentaires, mais peuvent s'annexer au réseau à la demande du commanditaire.
     Ainsi, le service d'émissions qu'offre un réseau aux auditeurs des diverses localités n'est pas nécessairement le même. Il serait impossible, inutile et même superflu qu'il en fût ainsi. Radio-Canada, pour ainsi dire, fait office de cafétéria. Nous

[520]

venons d'examiner le menu courant qu'elle a, si l'on peut parler ainsi, à offrir. Nous allons voir maintenant ce que les postes des divers groupes rapportent dans leurs plateaux pour le présenter à leurs auditeurs et quel menu supplémentaire ils leur offrent de leur propre chef.

1. ACCEPTATION DES ÉMISSIONS DE RÉSEAU

     Quelle proportion des émissions figurant au programme d'ensemble des réseaux atteint vraiment les auditeurs par l'intermédiaire des divers postes qui composent ces réseaux ? La recherche d'une réponse à cette question s'est révélée la tache la plus astreignante de toute notre étude.

     Il devint bientôt manifeste, par exemple, que le questionnaire n'avait pas été préparé de façon à nous fournir les données nécessaires. C'est aussi que non seulement la plupart des postes de Radio-Canada et quelques postes privés affiliés à Radio-Canada diffusaient les émissions des réseaux, mais, en outre, ils apportaient leur propre contribution au programme d'ensemble. Dans le questionnaire, cependant, cette contribution se dissimulait sous la rubrique « émission locales en direct ». Il a donc fallu demander à Radio-Canada des renseignements supplémentaires sur l'ampleur de cette contribution des postes individuels au programme du réseau.

     Il devint évident aussi que calculer « l'acceptation des émissions du réseau » en fonction d'un pourcentage de la période globale de diffusion n'autoriserait aucune

POURCENTAGE DES ÉMISSIONS DE RÉSEAU DISPONIBLES
QUE RELAIENT LES GROUPES DE POSTES*

GROUPE Nombre de
postes
analysés
Pourcentage
moyen des émissions
de réseau diffusées
Pourcentage
le plus élevé
du groupe
Pourcentage le
plus faible
du groupe
Réseau transcanadien:        
Radio-Canada, de base 10 93.2 100.0 77.5
Postes privés, de base 12 48.9 61.8 29.0
Radio-Canada, groupe A 4 94.4 100.0 96.5
Postes privés, groupe A 4 46.9 67.2 21.1
Postes privés, groupe B 2 Ces postes ne reçoivent que les émissions commerciales que les commanditaires leur demandent de diffuser.
   
Réseau national :        
Radio-Canada, de base 1 100.0 100.0 100.0
Postes privés, de base 21 72.9 100.0 27.3
Postes privés, groupe A 3 61.7 86.9 18.6
Postes privés, groupe B 7 Ces poste ne reçoivent que les émissions commerciales que les commanditaires leur demandent de diffuser.
   
Réseau français :        
Radio-Canada, de base 3 81.5 88.6 72.4
Postes privés, groupe A 3 51.3 56.9 44.3
* Pour l'analyse détaillée des postes en particulier au sein d'un même groupe, voir l'appendice II.

*Extrait de : Canada. Commission royale d'enquête sur l'avancement des arts, lettres et sciences au Canada. Rapport. Ottawa : Imprimeur du roi, 1951. Reproduit avec la permission du Bureau du Conseil privé.

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